Nécrologie : 5ans après, le Sénégal se rappelle du grand maître des tambours

L’un des musiciens africains les plus célèbres du 20ème siècle, Doudou Ndiaye Rose a réussi à rendre consommable l’art traditionnel sénégalais à travers le monde. Malgré la révolution connue avec les derniers instruments de musique favorisant l’expansion d’autres genres musicaux, le plus grand percussionniste sénégalais a su résister avec le « sabar » qu’il finira par imposer au reste du monde. Jusqu’à sa mort, le 19 août 2015, il restera l’un des plus grands ambassadeurs de notre pays sur le plan musical.

Doudou Ndiaye Rose est né le 28 juillet 1930 à Dakar, dans le quartier de l’actuel Médina. Issu d’une famille de grands griots, il s’essaie très tôt au tambour. Malgré les réticences de son père, le jeune Mamadou Ndiaye (tel est son vrai nom) parviendra tout de même à se frayer un chemin. Sa rencontre à l’âge de 7 ans, avec El Hadj Mada Seck considéré alors comme le meilleur tambour-major du pays, va constituer le déclic de sa carrière. Ainsi évoluera-t-il pendant de longues années auprès de ce maître dans le dessein de maîtriser l’art de faire vibrer les tambours.

Par la magie du cinéma qui était très influent à l’époque, Doudou Ndiaye Rose découvre l’orchestre symphonique, les cinquante violons et violoncelles qui accompagnent le chanteur dans les films de Tino Rossi dans les années 50. Tombé sous le charme dudit orchestre, il rêve ainsi de faire comme eux, détenir un grand orchestre dans son pays. Il travaillera dans ce sens et réussira à réaliser ce cher vœu à partir du 4 avril 1960 lorsqu’il aura le privilège de jouer devant le président Senghor, pour les festivités de l’indépendance du Sénégal. Depuis lors, cette tradition  continue avec la chorégraphie des majorettes qui continuent d’obéir à ses rythmes lors de la commémoration de l’accession du Sénégal à la souveraineté nationale.

Doudou Ndiaye Rose exercera aussi comme pédagogue rythmique à l’institut national des arts de Dakar et deviendra chef-tambour des Ballets nationaux. Il fera rayonner le « sabar », ce genre musical bien sénégalais à l’international, notamment lors du festival Nancy Jazz Pulsations en 1986. A partir de ce moment, le grand maître du tambour va collaborer dans beaucoup de grandes productions, cinémas y compris.

Au terme d’une carrière réussie à tous les niveaux, Doudou Ndiaye Rose qui aura créé des centaines de rythme sera particulièrement distingué au Sénégal et dans le reste du monde. Il créé la première école de percussion à Dakar et forme pour la première fois des femmes percussionnistes. Agé de 85 ans, ce disciple de Serigne Babacar Sy dont il portait toujours une photo autour du cou, mourra le 19 août 2015 et sera inhumé au cimetière musulman de Yoff.

Par Ababacar Gaye/SeneNews

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