Corruption, mariages précoces, enfants de la rue… : l’UE tance le Sénégal
Le rapport annuel de l’Union européenne (Ue) sur les droits de l’homme et la démocratie dans le monde 2018 a été adopté par le Conseil des affaires étrangères (Cae) de l’Ue, le 13 mai 2019. D’après le rapport, renseigne Libération repris par Seneweb, la situation générale des droits de l’homme au Sénégal reste satisfaisante, en particulier dans le contexte de l’évolution dans les pays voisins. Cependant, les progrès sont lents dans de nombreux domaines, tels que la corruption, les mariages précoces ou les Mutilations génitales féminines (Mgf).
« La législation et les mesures de protection doivent encore être pleinement mises en œuvre ou améliorées (code de la famille, par exemple), tandis que la législation punitive en vigueur sur les LGBTI ne sera probablement pas traitée. La législation et les coutumes sociales continuent d’entraver l’accès des femmes aux services de santé, à l’éducation, aux emplois, à la terre, au crédit et à la justice, en particulier dans les zones rurales. La violence sexuelle à l’égard des femmes et les pratiques néfastes telles que les Mgf / C et les mariages précoces persistent, tandis que les mesures de protection continuent à être mal appliquées », indique le rapport.
Le document d’ajouter : « Bien que le Sénégal ait ratifié les principales conventions sur les droits de l’enfant, la situation concernant les enfants des rues, dont beaucoup sont des élèves d’écoles coraniques (talibé), reste alarmante. Les poursuites à l’encontre des personnes qui les exploitent sont encore insuffisantes et l’adoption de la nouvelle loi régissant les écoles coraniques est en cours. Les personnes LGBTI risquent l’agression et/ou la détention arbitraire ».
Selon toujours l’Ue, « la peine de mort est abolie depuis 2004, mais le deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques n’a pas encore été approuvé. Des efforts ont été déployés pour améliorer les mauvaises conditions de détention dans les prisons sénégalaises, mais la surpopulation carcérale et les longues détentions préventives restent fréquentes. Selon le ministre de la Justice, les 37 prisons sénégalaises auraient toutes été réhabilitées en 2018 ».
En ce qui concerne les élections, « dans la période précédant l’examen présidentiel de février 2019, plusieurs aspects controversés du processus préparatoire ont entraîné une méfiance politique. Bien que l’espace pour la liberté d’expression et de réunion reste ouvert, les dispositions légales concernant la liberté d’expression incluent des définitions vagues et des pouvoirs étendus de l’exécutif, qui pourraient être utilisés de manière restrictive. La liberté de réunion est limitée par une décision administrative spécifique interdisant les manifestations dans le centre de Dakar, où se trouvent les principales institutions nationales ».