Viviane Bampassy : Première femme préfet et gouverneur au Sénégal
Première femme nommée préfet, puis gouverneur, Viviane Laure Elisabeth Bampassy fait partie des dames ayant frayé leur chemin dans différents secteurs au Sénégal. L’ancien ministre de la Fonction publique est une référence de la gente féminine. En cette journée du 8 mars, l’actuel ambassadeur du Sénégal au Canada s’entretient avec Seneweb.
Administrateur civil de profession, titulaire d’un Certificat d’aptitude à l’enseignement dans les Collèges d’enseignement moyen (CAE-CEM), option histoire, géographie/Lettres, Maitrise en Droit et Brevet à l’ENAM, Viviane Bampassy a débuté sa carrière au sein de l’Administration sénégalaise, comme professeur d’histoire et de géographie/Lettres. Après sa formation à l’École nationale d’administration (ENA), elle a servi à différents postes, au cours des 17 dernières années.
L’ancienne ministre de la Fonction publique a été chef de la division des affaires politiques et syndicales au ministère de l’Intérieur. Adjointe au Gouverneur de la région de Dakar, elle a été chargée du développement et plus tard, chargée des affaires administratives. Elle a été nommée Préfet du département de Guédiawaye, ensuite celui de Pikine. Elle a été également directeur de Cabinet du ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural. Secrétaire général du ministère en charge de la Jeunesse et de l’Emploi. En 2013, Viviane Laure Elisabeth Bampassy a été Gouverneur de la région de Fatick, puis ministre de la Fonction publique. Aujourd’hui, elle est l’ambassadeur du Sénégal au Canada.
Mon défi…
« Au-delà du sens de la mission et du service qui est mon guide premier, cela a d’abord été une continuité dans le défi, celui de prouver que la femme sénégalaise peut accéder et tenir des fonctions jusqu’alors réservées aux hommes. C’est aussi une lourde responsabilité qui pèse sur les épaules de celles qui sont des pionnières dans leur secteur d’activité et qui n’ont pas d’autre choix que celui de réussir le pari. »
« Comment j’ai fait pour intégrer ce milieu masculin… »
Il est rare aujourd’hui de voir la femme réussir ou s’adapter dans un domaine purement masculin, mais pour Viviane, cela est juste une continuité. Elle explique : « En 2001, à la fin de ma formation à l’ENA, j’ai préféré être affectée au ministère de l’Intérieur plutôt qu’au ministère des Finances où étaient systématiquement affectées les femmes administrateurs civils. Je pensais alors que j’allais mieux servir et m’épanouir professionnellement dans cet environnement.»
Mon statut de femme ne primait pas…
Dans ces lignes, Viviane Bampassy a confié comment elle gère avec ses collègues hommes : « Je crois que ce n’était ni plus difficile, ni plus facile que pour mes collègues hommes, parce que j’ai toujours abordé ces fonctions en tant qu’administrateur civil d’abord. Mon statut de femme ne primait pas, même si dans certaines attitudes et postures, on peut vous le faire ressentir. Ce qui est essentiel, à mon avis, c’est d’avoir la pleine conscience de ses compétences et de ses responsabilités et de les assumer entièrement. »
« La femme sénégalaise démontre qu’elle est le… »
La journée des femmes, fêtée ce 8 mars à travers le monde, prétexte pour l’ambassadeur du Sénégal au Canada de se prononcer sur la situation actuelle de la femme sénégalaise. Viviane Bampassy de soutenir avec conviction : « De ce que j’ai pu constater autour de moi, aussi bien dans les zones urbaines que dans celles rurales, la femme sénégalaise est une femme forte qui démontre, dans toutes les sphères de la vie, qu’elle est et demeure le pilier de notre communauté. De celles qui sont dans les rizières, sur les berges des fleuves à celles qui, chaque jour et inlassablement, brisent le plafond de verre, elles sont là et elles assument. Il est toutefois important de continuer à porter cette dynamique de promotion des femmes par le vecteur qui me semble le plus essentiel, celui de l’Éducation et de la Formation. »