La victoire électorale du Pastef sonne le dernier Bal des Vampires Par Youssoupha Mbargane Guissé

Le parti Pastef avec comme tête de liste le Président Ousmane Sonko vient de remporter triomphalement les élections législatives de ce dimanche 17 novembre 2024. Cette victoire, un véritable raz-de -marée consacre la fin inéluctable du Bal des Vampires. Ces êtres maléfiques ont pendant 12 ans sucé le sang du peuple, mis la République à genoux et failli détruire le pays par un carnage financier et foncier d’une ampleur sans précèdent. Leur mode d’organisation clanique et mafieux a reposé sur la corruption généralisée, le règne de l’impunité garantie pour ses membres, la manipulation politique des Institutions et la mise en cause des fondements de la cohésion sociale nationale. Tout cela se déroulait dans une répression systématique d’une violence inouïe contre la jeunesse en révolte, le peuple mobilisé, les dirigeants, cadres et militants du Parti Pastef.  Le Sénégal découvrait ainsi le visage hideux du néocolonialisme à son stade dernier, celui de la gouvernance des Vampires, une mafia politique affairiste ayant pris en otage la République.

Le contexte mondial

À la faveur de la mondialisation, des groupes privés capitalistes ont rapidement pu disposer de puissants moyens financiers qui leur ont permis de s’organiser en réseaux mafieux et lobbies maçonniques pour la direction politique et culturelle du monde. Les bourgeoises néocoloniales et compradores de certains pays africains se sont retrouvées partie prenante dans ces réseaux de trafics de tout genre, humain, drogue, faux médicaments, blanchissement d’argent, spoliation foncière, bradage des ressources nationales, fraudes fiscales à grande échelle, corruption généralisée. Toutes activités profitent à ces nouvelles forces hégémoniques mondiales auxquelles certains  groupes dirigeants des pays sont liés. Le but est d’assurer partout sur la planète le maintien du système mafieux international fondé sur la violence et la spoliation. Selon nous, le groupe dirigeant sous Macky Sall s’est transformé au sein de l’Etat rapidement en un maillon actif de ces réseaux mafieux qui contrôlent l’organisation internationale de flux financiers illicites ainsi que le crime politique organisé.

Une classe dirigeante transfigurée

Ce groupe s’est transfiguré en un clan corrompu et répressif utilisant la violence, la manipulation et la peur comme mode de gestion politique. Cela leur a permis une accumulation effrénée privée de richesses et la constitution de fortunes personnelles colossales. Pour conformer le mode de gouvernance du pays à cette nouvelle structure d’économie mafieuse et spoliatrice internationale, le Président Macky Sall a délibérément mis en place un puissant système de corruption infiltrant toutes les sphères de l’administration, les différentes institutions de la république, des banques, la presse, certains milieux d’affaires et des confréries, les directions syndicales, les milieux sportifs, les universités et les Ambassades ainsi que des associations et regroupements divers à travers tout le pays et à l’étranger. Seul, ce modèle de restructuration interne de type mafieux pouvait être le support au déploiement du nouveau système financier transnational auquel il correspondait. Seul, ce modèle composite, hybride reposant sur la violence et la contrainte pouvait garantir le succès des stratégies monopolistiques d’accaparement et faire du Sénégal un espace d’ancrage sûr, un territoire d’exploitation et de pillages impunis. C’est tout le sens des paroles menaçantes du Président Macky Sall lorsqu’il a déclaré son intention ferme de réduire l’opposition à sa plus simple expression. En effet son projet de gouvernance était à tout point de vue incompatible avec un système démocratique institutionnel et l’existence d’opposants à son pouvoir.

La République, otage d’une mafia

C’est sous un tel régime et dans un tel contexte de monopolisation du pouvoir et de soumission de toutes institutions que de nouveaux fortunés sont apparus en très peu de temps sous le régime de Macky Sall. Il s’agit de certains membres du cercle familial et parents du Président et de son épouse, de politiciens de son parti l’APR et ses alliés partisans de Benno Bokk Yakaar. S’y ajoutent journalistes de la presse et des réseaux sociaux, universitaires, courtisans de tous milieux, affairistes, commerçants, courtiers, hommes de main, influenceurs, jet-sociéteurs et societeuses, prostituées de luxe, aventuriers de tout bord. Tous gravitaient autour de l’Etat, s’introduisant subrepticement dans toutes les sphères de la haute administration, avaient leur entrée glissante partout où se traitent des marchés, nouaient des relations de connivence et passaient des deals sur le foncier, l’habitat, le commerce, les transactions de toutes sortes, tout en bénéficiant de solides protections. Certains parmi eux ont vite accumulé de manière effrénée des richesses acquises en un temps record grâce à des arrangements de surfacturations sur des marchés publics octroyés souvent de gré à gré. Plusieurs dizaines ou centaines de milliards sont alors décaissés au profit d’entreprises prête-nom ou même de sociétés fictives, aboutissant dans les poches d’individus parasitaires sénégalais et étrangers.

Ces groupes apatrides animés d’une culture de prédation et de luxure, ont propagé ainsi pendant 12 ans au sein de l’Etat, à toutes les échelles de l’Administration et de ses institutions, des pratiques mafieuses corruptrices qui n’ont épargné ni le foncier, ni le patrimoine bâti de l’Etat, ni le littoral maritime. Comme si les scandales financiers ahurissants déjà établis dans les différents rapports annuels des corps de contrôle de l’Etat ne suffisaient pas, les audits entamés par la gouvernance du Pastef, révèlent l’ampleur inimaginable de la boulimie sur le foncier, la prédation financière, l’accaparement des biens de l’Etat et des richesses du pays à tous les niveaux et dans tous les domaines.

Cette dévastation quasi complète de l’économie nationale n’a épargné aucune institution, aucun secteur : La Présidence de la République, les Ministères dont celui des Finances où le Gouvernement vient d’établir et de documenter les rapports falsifiés de l’ancien régime sur la dette publique, mais aussi celui de la Santé avec le scandale sidérant de la gestion des mille milliards de la Covid, entre autres méfaits gravissimes dans ce même secteur comme dans tant d’autres. De nombreux détournements et transactions illicites et des fraudes fiscales sur des milliards de FCFA ont été couverts sous le sceau Secret défense. Les grands projets d’infrastructures comme l’Aéroport AIBD, le TER, le BRT, les programmes de développement comme le PRODAC ont laissé la population dans la consternation. Le cas extrême est celui de nouvelle capitale Diamniadio prévue pour porter la réussite du Plan Emergent.  Ce grand projet s’est révélé   une grosse arnaque du groupe dirigeant contre les intérêts du pays. Le pillage ne s’est pas arrêté là.  Il s’est même étendu jusqu’aux budgets des écoles et universités, des mairies avec des recrutements clientélistes, des salaires fictifs et des commandes publiques fantômes. L’Hôpital Le Dantec, les prisons de Rebeuss et du Cap manuel, même plus grave et chose incroyable, les espaces pour les tombes au cimetière de Yoff-Dakar, n’ont échappé au morcellement foncier et à la vente de titres privés.

Les appétits dévorants de ces groupes ont d’ailleurs considérablement enflé avec les perspectives des richesses du Sénégal en Pétrole, Gaz et en autres ressources minières et naturelles abondantes. L’illustration significative dans ce domaine a été le deal de la vente des 2 blocs de pétrole Off-shore par Macky Sall dès son installation au pouvoir, créant le gros scandale Petrotim-Franck Timis auquel son propre frère est dit impliqué. Un tel acte ainsi que la déclaration étonnante de son patrimoine personnel évalué à 8 milliards de FCFA, annonçaient déjà l’ère des pratiques mafieuses et corruptrices du nouveau régime. Ceci semble être confirmé par la découverte d’un transfert clandestin du pays à l’étranger de quantités importantes de lingots d’or auquel le Président Macky Sall ne serait pas étranger. Des scandales ont été établis au détriment du trésor public dont les exonérations d’impôts, l’effacement de la dette de redressement fiscal, entre autres, pour certaines grandes entreprises privées et multinationales, portant sur plusieurs centaines de milliards. Ousmane Sonko, alors député à l’Assemblée nationale les avait dénoncés vigoureusement, s’attirant les foudres de l’Etat.

Il s’y s’ajoute également la découverte récente annoncée d’un compte bancaire personnel d’un dignitaire du régime où logent mille milliards de francs. Tout cela alors que le désarroi tenaillait la jeunesse, que les bébés mourraient dans des couveuses obsolètes d’hôpitaux démunis de tout et que dans de nombreux endroits du pays, les jeunes écoliers apprenaient dans des salles de classe sous abris provisoires, dans la chaleur et la poussière des vents. Mais les dirigeants mafieux continuaient toujours de se glorifier des grandes réalisations d’infrastructures surfacturées, et plus déplorable, de l’octroi à titre de soutien à des familles démunies d’une bourse annuelle d’un montant dérisoire, une pitance selon l’opinion générale.  En réalité, tout cela a reflété le mépris et l’arrogance de ces nouveaux parvenus à l’égard du peuple.

Les derniers faits ont été des actes de sabotage par la consommation à l’avance de tous les crédits budgétaires prévues pour les dépenses dévolues au nouveau gouvernement du Pastef. En plus de cela, le Président Sall sortant a procédé à des nominations abusives de certains de ses caciques à des postes stratégiques de l’Etat et a signé des augmentations de salaires faramineuses à certains corps dans le seul but de rendre le pays ingouvernable au nouveau pouvoir.

Une crise de légitimité politique

La perte de légitimité totale du Président Sall et de son régime clanique était désormais scellée. Les inégalités sociales, les injustices de toutes sortes et les harcèlements judiciaires devenus insoutenables, ont entrainé la montée vigoureuse de la résistance radicale patriotique. À la profondeur des transformations sociales à mener jusqu’au bout pour dégager le système, correspondaient désormais le mouvement ample de résistance et de lutte de la masse historiquement active : une jeunesse massive insurgée, des avocats émérites de la cause, un peuple en éveil uni dans toutes ses composantes, une Diaspora en effervescence, un parti organisé avec un projet souverainiste, des cadres trempés, une stratégie sure et des tactiques intelligentes, sous la direction politique d’un leader indomptable.

Le prix du sang

Il ne restait plus que franchir l’étape suprême qui fonde la substance de toute révolution profonde et assure la victoire des peuples insurgés, payer le prix du sang de la liberté. Le peuple sénégalais a franchi cette étape psychologique et physique du sacrifice suprême. En s’engouffrant intrépides dans les brasiers et les flammes dévorantes sous les bombes lacrymogènes et les tirs de fusil à balles réelles, les jeunes ont gagné l’épreuve du feu, défi de toute révolution authentique. Ils sont devenus ainsi les héros et martyrs inoubliables du peuple sénégalais. Ils reposent désormais tranquilles dans l’Au-delà, au Royaume de la lumière si crainte des Vampires.

Le chant des martyrs

L’esprit de sacrifice suprême pour la souveraineté semble avoir atteint les communautés tout autant que les jeunes. Les évènements du mois de mai 2023 à Ziguinchor, en Casamance en sont une forte illustration. En effet face aux attaques et aux brutalités des éléments déchainés de la Police et de la Gendarmerie, les jeunes révoltés par milliers, ont opposé au péril de leur vie une forte résistance, formant un bouclier humain de protection de leur leader. Tous  entonnaient  en chœur dans la ferveur et la bravoure les chants mystiques du Bois sacré dont l’un disait : « Le sang est certes sacré. Le lien du sang filial est très fort, surtout celui versé par une mère au moment de l’accouchement ». « Qu’à cela ne tienne, veuillez porter le message d’adieu à ma mère chérie, qu’aujourd’hui est mon dernier jour sur terre. Ceci est un adieu de son sang. ».

L’horizon 2050

L’éclatante électorale du dimanche 17 novembre 2024 donnant au Pastef une écrasante majorité à l’Assemblée nationale lui permet d’accélérer la révolution en cours aux plans politique, économique, social et culturel pour laquelle le peuple sénégalais a enduré toutes les souffrances et consenti tous les sacrifices. Le projet Horizon 2050 ouvre de radieuses perspectives de libertés, d’abondance et de bien-être.  Une nouvelle transition historique est en œuvre avec des taches politiques, culturelles et intellectuelles complexes et de grands défis à surmonter nécessitant l’unité et la mobilisation du peuple et de la jeunesse.   Il faut à présent se mettre au travail et avancer résolument.

la rédaction senegalinfo.sn

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