Halte à la manipulation politico-économico-médiatique !

La chaîne britannique BBC (British Broad casting Corporation) a diffusé le dimanche 2 juin 2019, une émission de 21 mn, intitulée : « Scandale à 10 milliards de dollars ».
La production serait le résultat d’une année « d’investigations » sur l’octroi des permis de recherche et de partage de production du pétrole et du gaz à des compagnies étrangères. L’investigation n’est pas pourtant allée jusqu’au bout. Elle aura mis de côté, M. Aliou Sall, dont le nom revient souvent dans l’enquête, les agents de Petrosen, par qui tout passe et les représentants de l’Etat du Sénégal qui sont les premiers concernés.
En revanche, l’enquête a fait la part belle aux membres de l’opposition notamment Abdoul Mbaye (ACT) et Mamadou Lamine Diallo(TEKKI), sans compter, d’anciens collaborateurs de Frank Timis, avec lesquels, il n’était plus en odeur de sainteté. Les « 10 milliards de dollars » en cause, seront payés par British Petroleum à Petro Tim dans un délai de 40 ans, sous forme de « royalties » … Le document montre en arrière-plan, un Sénégal qui se débat dans l’extrême pauvreté et la misère. La journaliste de la BBC Mayeni Jones, d’origine africaine conclut son fameux reportage biaisé par ceci :  » Frank Timis a privé le peuple sénégalais de 10 milliards de dollars, par le truchement de BP » !                   Pour mieux brouiller les cartes, les metteurs en scène brandissent une copie du contrat d’Aliou Sall avec Petro Tim en mettant en exergue, son salaire mensuel de 250 mille dollars/mois. Or, on ne nous montre aucun document sur le virement supposé de 250 mille dollars, sous forme de taxes dues à l’Etat, mais versées dans les comptes d’AGRITRANS, une société appartenant à Aliou Sall, gérée par Abdoulaye Timbo. Aucun document, non plus, n’est montré sur les 10 milliards de royalties que BP aurait à payer à Petro Tim, d’ici 40 ans !
Le plus comique est que la journaliste Meyeni Jones interpelle, dans la rue, le PDG de BP pour faire semblant de l’interviewer. Alors que les autres sont interviewés dans leurs bureaux. Naturellement, ce dernier ne pouvait que refuser de céder au harcèlement.                                                                                       Ce montage est le prototype de ce que l’on appelle : » les mensonges médiatiques », destinés à la consommation des sociétés vulnérables du tiers-monde. Rappelez-vous les armes de destruction massive, attribuées injustement à l’Irak de Saddam Hussein, pour justifier l’invasion du pays par une coalition armée, dirigée par les Etats-Unis d’Amérique. Pour compléter le tableau, les manipulateurs ont souvent recours à la « collaboration » d’agents locaux, jouant le rôle de « nègres de service ». Dans le documentaire sulfureux de Mayeni Jones, ce sont deux tocards de la scène politique sénégalaise qui jouent les premiers rôles : Abdoul Mbaye et Mamadou Lamine Diallo ont prêté leurs voix et leurs images à une presse étrangère qui cherche à déstabiliser notre paisible Sénégal !
Le montage est certes grotesque, mais il n’a pas manqué de produire des effets néfastes dans une société aussi vulnérable que la nôtre. J’ai vu dans les réseaux sociaux des innocents qui ont divisé les « 10 milliards de dollars » annoncés aux 14 millions d’habitants que nous sommes, pour réclamer leurs parts respectives au pauvre Aliou Sall ! Or, les « 10 milliards » de la BBC sont des « royalties », donc des primes versées à des courtiers dans une transaction commerciale. Pour dire que ces « 10 milliards » ne sont pas encore de l’argent comptant, mais de simples engagements de paiement, à honorer d’ici 40 ans…Cette pratique, courante dans les milieux du pétrole et du gaz, ne concerne nullement l’Etat ou le pays, propriétaire du gisement. C’est une sorte de ristourne négociée par les tiers, sans implication aucune de l’Etat. C’est pourquoi, BP, dans sa réponse précise que « ce qui s’est passé entre nous et Petro Tim ne peut nullement porter préjudice aux intérêts du Sénégal ». Ils ont ensuite, indiqué que « le montant de 10 milliards de dollars est non seulement exagéré, mais imaginaire ». En plus, cette somme qui constitue le clou de l’enquête, ne saurait nulle part concerner Aliou Sall, présenté comme l’agneau du sacrifice. Pourtant, en dehors de la copie de son contrat, brandie et les 250 mille dollars supposés envoyés à sa société, on ne le voit plus apparaître au tableau. Le salaire ne saurait constituer un crime d’autant que dans le secteur pétrolier un tel salaire ne constitue guère une exception. Quant au prétendu virement, M. Sall l’a nié et nos « informateurs-manipulateurs » n’ont fourni la moindre preuve de leurs allégations. Frank Timis, qu’ils veulent faire passer comme un vulgaire escroc, est un homme d’affaire qui sait prendre des risques et investir de l’argent là où des majors hésitent à y mettre les pieds. C’est cela qui lui a valu les importantes découvertes, faites au Sénégal et ailleurs. Son seul tort est de ne pas être Anglais.

La malédiction du pétrole passe toujours par des opposants politiques, manipulés par des « majors » en quête de marchés juteux. Au nom de la protection des ressources naturelles, ils manipulent les populations pour les entraîner dans de faux combats politico-économiques qui ne servent que des intérêts étrangers. Quand Abdoul Mbaye et Mamadou Lamine Diallo parlent de « plainte pour haute trahison », l’on se demande dans quel pays sommes-nous ?

En sa qualité de Premier ministre, M. Abdoul Mbaye a contresigné le décret attribuant les deux blocs de Cayar Offshore profond et Saint-Louis Offshore Profond à Petro Tim. Au lieu de présenter ses excuses au peuple sénégalais, si ses dires sont exacts, M. Mbaye se contente de dire « J’ai été trompé par le rapport du ministre de tutelle » ! Et pourtant, il prétend vouloir diriger le Sénégal ! Comment peut-il parler de « haute trahison » du président de la république et passer sa responsabilité à perte et profit ?

Cette caste de politiciens, ne sont, en réalité, que des parasites pour la société. En dépit de leurs diplômes, obtenus dans les grandes écoles de l’Hexagone, ils n’ont jamais rien apporté au pays, sinon de faire couler les hommes d’affaires analphabètes qui avaient réussi, par leur courage et esprit d’initiative, à mettre sur pied des bribes d’industries. Lobatt Fall, Moustapha Tall et Bocar Samba Dièye, Feux Djily Mbaye et El Hadj Ndiouga Kébé ne me démentiront pas.

En vue d’une gestion efficiente de nos ressources naturelles, le président Macky Sall a entrepris des démarches hautement positives pour mettre notre pays sur les rampes d’accès à l’ère de la transparence et du partage inclusif et équitable de nos ressources naturelles.

En adhérant à la norme mondiale ITIE (Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives); initiative qui exige des pays adhérents à publier des informations sur la chaîne de valeur extractive, de l’octroi des droits d’extraction aux revenus du gouvernement et à la façon dont ces revenus bénéficient à la population, le Président Macky Sall, a fait preuve de bonne volonté et d’engagement ferme pour la transparence et la bonne gouvernance.
En décidant de mettre sur Pied le Comité d’Orientation et de Stratégie dans le secteur du pétrole et du gaz (COS-Pétro-Gaz), qu’il vient d’élargir à l’opposition politique et à la société civile, le Sénégal a fait le choix d’opter résolument pour la bénédiction du pétrole.

Après le lancement, il y a plus d’une semaine, du Dialogue national, les acteurs politiques sérieux et soucieux des intérêts du pays, doivent intégrer cette tribune pour poser les véritables problèmes et identifier ensemble les meilleures solutions à leur apporter.

Maintenant que le Procureur de la république a instruit des enquêtes sur la question du gaz et du pétrole, tous ceux qui détiennent des informations utiles en la matière, devraient aller faire leurs dépositions à la DIC (Division des Investigations Criminelles), et non plus à travers les plateaux de télévision.

En attendant, le Dialogue national reste ouvert, à tous ceux qui voudraient sincèrement contribuer positivement à l’œuvre construction d’un Sénégal de paix et de stabilité.

Mamadou Bamba NDIAYE
Ancien ministre des Affaires religieuses

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