Éconduit au Sénégal, Adama Bictogo se sucre au Mali : sa société Marylis BTP, épinglée en flagrant délit de surfacturation sur un marché de 15 milliards

Pour désencombrer les universités qui ont dépassé leur capacité d’accueil depuis belle lurette, l’État du Sénégal a pensé à construire de nouveaux établissements dédiés à l’enseignement supérieur dont l’Université Amadou Moctar Mbow qui doit sortir de terre à Diamniadio.
Le projet a été lancé et les travaux ont été confiés à Marylis BTP, une filiale de Snedai Groupe, de l’ex ministre ivoirien Adama Bictogo.
L’Université devait accueillir ses premiers apprenants en octobre 2017. Mais à ce jour, 65% du travail reste à faire. C’est dire que même la moitié de ce qui doit être fait ne l’est pas encore. De quoi fâcher les autorités sénégalaises qui ont tout simplement pris la décision de résilier le contrat qui les liait à la société de BTP de Bictogo.
Interpellé sur la question par nos confrères ivoiriens, le président directeur général de Snedei Groupe a indiqué n’avoir recu aucune notification de la part des autorités sénégalaises. Aussi, précisait-il que Marilys BTP poursuivait les travaux.
Adama Bictogo reconnaît cependant être en négociation avec le gouvernement sénégalais pour réévaluer le coût des travaux. C’est en réalité, ce qui a courroucé le président Macky Sall qui, a lui-même, demandé la résiliation du contrat.
Rien que pour les fondations de l’édifice, Marilys demande 15 milliards alors que sur la base d’une première étude de sol, l’entreprise trouvait que 2 milliards seraient suffisants, soit donc un surcoût de 13 milliards. Pour expliquer cet écart, Bictogo accuse le caractère argileux du sol de Diamniadio. « De 2 milliards FCFA (3,05 millions d’euros, ndlr)  nous sommes passés à des fondations qui nous ont coûté 15 milliards FCFA (22,9 millions d’euros, ndlr). Donc, il y a eu un surcoût. On a donc pris sur nous de refaire l’étude. Dans la réalisation de l’étude, on s’est rendu compte que le projet était sous-évalué », a-t-il argué. Et le tour est joué.
Ces arguments n’ont pas convaincu les autorités sénégalaises qui ont décidé de le retirer du projet.
Mais à y voir de plus près, l’homme d’affaires ivoirien, par ailleurs Directeur exécutif du parti présidentiel, ne s’y méconnaît pas en surfacturation. Ses derniers faits d’armes sont à situer à quelques centaines de kilomètres de Diamniadio.
La même société à laquelle les travaux de l’Université Amadou Moctar Mbow étaient confiés, est citée dans une affaire de surfacturation dans le cadre de la réhabilitation d’infrastructures sanitaires au Mali.
À la faveur du programme présidentiel d’urgence sociale, trois hôpitaux doivent être réhabilités et équipés. Un projet dont le coût a été arrêté à 15 milliards FCFA et qui sera confié à Marylis BTP sous le magistère de Soumeylou Boubaye Maiga.
Une machine IRM surfacturée
Le nouveau gouvernement conduit par Boubou Cissé n’y voit rien à redire et décide le 14 août dernier de prolonger son idylle avec la société Marylis. Ce, en dépit de la contestation de KGC-CG SARL pour violation du code des marchés publics.
Il s’y ajoute qu’une flagrante surfacturation est constatée par le Sphinx sur la machine IRM de l’hôpital Gabriel Touré qui a été facturée à 1,25 milliard FCFA alors que son coût réel est de 746 millions.
L’hebdomadaire malien qui a procédé à une analyse couvrant 6,4 milliards dudit projet, de constater un surcoût de 3,6 milliards. En clair, 2,8 milliards de surfacturation.
L’affaire est d’autant plus grave qu’elle impliquerait de hauts placés qui auraient touché des rétrocommissions exorbitantes.

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1 commentaire
  1. Kouamé Daniel dit

    Hum

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