(CONTRIBUTION) Légalité de la candidature de Macky (Par Mamadou Ndiaye DIA)

En logique mathématique, l’énoncé d’une assertion appelée proposition est souvent assujetti à une articulation d’hypothèses pouvant générer des conclusions concordantes à formuler sur la base d’une cohérence d’ensemble structurée autour d’un raisonnement hypothético-deductif.

C’est dans ce cadre que je me soumets à un exercice d’application sur un sujet politique qui fait débat au niveau de l’opinion publique.Ce qui m’amène à convoquer une méthodologie fondée sur une argumentation connue des logiciens et adossée au registre de l’utilisation de symboles de liaison appelés connecteurs logiques dans un domaine spécifique des mathématiques appelé algèbre de Boole assorti de son langage sémiologique  qui structure son formalisme didactique .

Sous ce rapport, il est fréquent de se confronter à ces outils de liaison , parmi eux, un symbole souvent transcrit par une flèche horizontale dirigée de gauche à droite et lu «implique» comme verbe  connecteur. Ce symbole est l’un des connecteurs utilisés dans le langage binaire comme fondement de sa logique de raisonnement. Autrement dit, ce symbole ainsi transcrit, est un connecteur logique qui traduit l’expression suivante «si …, alors….». A titre d’exemple, «s’il pleut, alors le sol est mouillé».

Pour rappel, pour ceux qui ont eu, dans leur parcours scolaire, en  mathématiques, à établir des tables de vérité ou fonction de vérité en classe de seconde au lycée , les connecteurs logiques sont souvent les conjonctions de coordination et ,ou auxquelles s’ajoutent les connecteurs implication, si et seulement si qui n’est rien d’autre qu’une double implication ou équivalence, entre autres. En outre, ces connecteurs n’ont que deux valeurs de vérité ; vrai ou faux.

A cet effet, pour revenir à l’énoncé de l’article 27 de la constitution qui met en jeu à la fois le nombre et la durée du mandat présidentiel du point de vue de la possibilité de son renouvellement ou non, au delà de la sémantique ou de la syntaxe dans sa rédaction en français, j’ai voulu apporter ma modeste contribution. Cela, dans une analyse litteralo-mathématique, excusez de ma turpitude dans ce faux néologisme, qui combine la forme cognitive dans sa quintessence littéraire à travers le libellé et  la logique booléenne qui structure son articulation et sa cohérence logique du point de vue mathématique.

C’est connu, dans certains textes articulés autour d’une succession de phrases déclinées dans un certain ordre itératif et appelées, je le rappelle, propositions en mathématiques ou syllogismes dans un certain genre littéraire, la première ou les premières d’entre elles, constitue  l’hypothèse ou  prémisse. Entendons nous bien. J’écris prémisse avec ss et non  c dans prémice, mot défini comme hypothèse d’avant garde  ou d’annonce dans d’autres contextes d’analyse.

 En prélude donc à ma démonstration de la légalité de la candidature du Président Macky SALL en 2024, en référence à la logique booléenne ,je vous saurais gré de bien vouloir me suivre dans un jeu de dilettantisme, à travers un exercice d’illustration qui ramène pour certains à leur adolescence dans leur scolarité au lycée.Dans ce sillage, je fais le rappel suivant : Étant données deux propositions notées A et B,  A implique B, veut dire B sachant A avec A la condition nécessaire, B n’étant que la conséquence vraie ou fausse de la véracité ou de la fausseté de A  et de la conclusion qu’on peut tirer de  A implique B comme vraie ou fausse.

Il s’y ajoute que l’intérêt dans l’appréciation de B n’a de sens que si la pertinence de A est constatée. Ce qui se traduit par : si A est vrai alors B est vrai ou dans certaines conditions d’hypothèses si A est faux alors A implique B est soit vraie ou fausse selon le statut de B. Autrement dit, l’hypothèse A est ici la prémisse et que c’est elle qui conditionne la réalisation ou non de B.

Dès lors, rapporté à l’énoncé de l’article 27 de notre Constitution ,  le référentiel fondamental est la prémice majeure  comme la  condition nécessaire et même  d’existence de sa conséquence et mieux, de son corollaire.

Application.

Prémisse ou condition nécessaire :

alinéa1 , proposition A

Le mandat est de cinq ans.

alinéa 2, proposition B

Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.

Conclusion :

 A implique B;

A est vrai et B l’étant aussi donc  A implique B est toujours vraie.

Autrement dit, si le mandat est de cinq ans et que nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs de cinq ans, alors il faut que le premier mandat soit de cinq ans. Les deux alinéas doivent être lus en compréhension de simultanéité par la conjonction de coordination » et » donc connecteur logique qui traduit de façon intrinsèque l’expression à la fois. L’énoncé de l’alinéa B enrobe  l’alinéa A comme disposition non écrite littéralement, mais intrinsèquement tue et dissoute dans le libellé.

Il s’y ajoute que le premier mandat du Président Macky SALL a duré plus de cinq ans, ce qui met hors de décompte le premier mandat de Macky SALL de sept ans. Donc le nombre de mandats exercés est indubitablement corrélé à la durée des mandats. Ainsi donc, le Président Macky SALL n’aura fait qu’un seul mandat de cinq ans de 2019 à 2024, le mandat de 2012 à 2019 à duré sept ans, donc hors de portée du champ d’application de l’article 27 visé.

Au demeurant, selon certains juristes, ceux qui s’époumonent sur une éventuelle rétractation verbale rapportée à l’aune de l’éthique ou de la morale politique, sur la base de propos tenus dans certaines circonstances, doivent aussi prendre en considération que celle ci ne saurait être prise comme une clause dirimante et rédhibitoire dans l’application d’une loi constitutionnelle.

Ainsi donc, au regard d’une bonne lecture sémantique, syntaxique et propositionnelle, tant du point de vue cognitif dans le libellé de l’article que dans son articulation à travers sa cohérence logique au sens booléen dans le formalisme mathématique, la candidature du Président Macky SALL est dans le domaine du légalement possible , conformément à l’article 27 de la Constitution.

Et, entre le légalement possible, au regard de la Constitution et le souhaitable pour nous autres engagés indéfectiblement auprès du Président Macky SALL, c’est à lui de décider ou non de se représenter à la présidentielle de 2024 pour son second et donc dernier mandat.

Cela ne dépendra que de lui et de sa seule et unique volonté ou non de conquérir à nouveau les suffrages des Sénégalais, laquelle volonté étant le vœu le plus partagé et attendu dans le Département de Podor.

 

Mamadou Ndiaye DIA

Professeur de Mathématiques à la retraite

Ancien Chargé de Programmes UNESCO

Conseiller municipal

Commune de Demette

mamadoudia57@gmail.com

77.633.81.70

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