A Son Excellence Macky Sall… (Par Boubacar SADIO)

« Votre volonté et vos désirs sont d’une plate et très dérisoire insignifiance devant la Toute-Puissance d’ALLAH »

Monsieur le Président de la République, comme à votre habitude, une très mauvaise habitude de tout temps décriée par vos compatriotes, vous avez évoqué, devant vos médias préférés de l’hexagone, une question nationale d’une brulante actualité. Il s’agit du sort de l’ex maire de la ville de Dakar, en l’occurrence Khalifa Ababacar SALL. Le format ainsi que le medium choisis ne traduisent rien de moins que votre légendaire et inexplicable complexe d’infériorité vis-à-vis des blancs, notamment les Français. C’est sur un plateau de France 24 que vous aviez évoqué, pour la première fois, la possibilité d’une grâce en faveur de Khalifa Sall ; et c’est au micro de RFI, une radio chargée de la propagande de l’ancienne puissance coloniale, que vous récidivez en déclarant que vous n’accorderez la grâce à Khalifa Sall que quand vous en aurez la volonté ou le désir.

Monsieur le Président de la république, votre sortie a été d’une effarante maladresse qui, à mon avis, traduit, s’il en était encore besoin, votre réelle incapacité à réaliser que vous êtes véritablement le Président de tous les Sénégalais. Vous semblez n’avoir pas été préparé à exercer et assumer vos présentes fonctions présidentielles. Vos déclarations sont indignes de votre statut et manquent totalement de hauteur, de classe et de noblesse ; vous n’avez eu de cesse d’accumuler bourdes sur bourdes. Malheureusement, et c’est là tout le coté dramatique de la situation, votre entourage et vous-même ne semblez pas prendre réellement conscience de l’ampleur des dégâts causés par vos turpitudes et vos dérives langagières. Assis à califourchon sur Sirius et vous croyant sorti certainement des cuisses de Jupiter, vous avez fait montre, parlant de Khalifa Sall, d’une condescendance irrespectueuse qui ne se justifie pas ; une absence totale de modestie et un manque absolu d’humilité dont on dit que c’est une forme affinée et raffinée de l’intelligence. Je doute fort que vous soyez au même niveau que Khalifa SALL sur le plan moral, éthique et sur le plan de la loyauté ; je ne fais qu’émettre une opinion personnelle, et j’espère y avoir droit.

Monsieur le Président de la république, il ne faut jamais perdre de vue que vous n’êtes qu’un humble serviteur des populations qui n’ont fait que vous confier momentanément et provisoirement leur pouvoir légitime dont malheureusement vous semblez abuser. Vous êtes l’esclave des Sénégalais et non leur maitre ; vous avez une perception tronquée, viciée et biaisée des rapports que vous devez entretenir avec vos concitoyens. Vous vous comportez en monarque absolu ne tenant aucun compte de l’opinion de vos compatriotes ni dans vos déclarations ni dans vos actes encore moins dans vos décisions majeures concernant la vie nationale. L’arrogance s’est emparée de votre personne.

Monsieur le Président de la république, vos propos vous ont véritablement trahi ; ceux qui en doutaient encore viennent de comprendre que Khalifa Sall n’est rien d’autre qu’un otage politique, le vôtre. Et au-delà de l’aspect politique, il y a un côté subjectif que l’on ne saurait occulter et qui pose un véritable problème d’une extrême gravité. L’animosité que vous nourrissez à l’endroit de Khalifa Sall transparait chaque fois que l’occasion vous est donnée de parler de son cas. Vous vous êtes même permis de persifler, de dauber et de clabauder sur sa politique du « lait à l’école » en déclarant que si cela avait été une réalité tous les élèves de Dakar auraient souffert de diarrhée. Une telle réflexion n’est guère digne d’un Président de la république, une autorité qui, en toutes circonstances, doit faire montre de retenue, de décence et de respect. Les Sénégalais sont très souvent consternés devant la puérilité de certains de vos propos qui, en réalité, traduisent une forme d’immaturité psychologique. La méchanceté, la rancune, la rancœur, le dédain et la haine ne doivent pas habiter quelqu’un investi de la mission suprême de veiller à l’épanouissement et d’assurer le bien-être de ses compatriotes. Vous devez être au-dessus de la mêlée et incarner les vertus de la tolérance et de la transcendance. Le Mahatma GANDHI ne disait-il pas que « C’est dans nos cœurs que grouillent les véritables démons qu’il faut combattre ». Vous avez du mal à incarner, de la manière la plus judicieuse et la plus responsable, votre très lourd et difficile statut de « KILIFA ».

Monsieur le Président de la république, pour votre propre gouverne, sachez que Khalifa Sall n’a besoin ni de votre sympathie, ni de votre empathie encore moins de votre pitié. Le digne fils du pays qu’il est et le vrai croyant qu’il prétend ou souhaite être, s’en est toujours remis au Bon DIEU. Il considère son incarcération et son séjour à Rebeuss comme une épreuve salutaire de rédemption que lui impose Le Tout-Puissant, une mise à l’épreuve de sa foi qui se raffermit chaque jour davantage. Khalifa Sall sortira de prison quand Allah Le Tout-Puissant en aura décidé, Lui dont le Décret n’est susceptible d’aucun contestation, d’aucun recours. Vous semblez vous méprendre lourdement sur vos réels pouvoirs, des pouvoirs éphémères et d’une fragile fugacité. Concernant Kalifa Sall, gardez votre pouvoir de grâce pour vous, la seule Grace qui compte c’est Celle sublime d’Allah Le Tout-Puissant qui, un jour viendra, vous rappellera votre très modeste statut de simple mortel.

Monsieur le Président de la république, de grâce et je vous en conjure, faites l’effort de respecter les Sénégalais en étant plus respectueux de votre parole réputée versatile, volatile et d’une instabilité pathologique. Lors du Conseil des ministres du 06 mai courant vous aviez promis ou plutôt décidé de la tenue d’un conseil présidentiel sur la sécurité des personnes et des biens pour le mois d’aout. Cela faisait suite à l’émotion paroxystique, au profond émoi et aux fortes inquiétudes suscitées par une insécurité grandissante qui paraissait incontrôlable avec un pic de violences et d’agressions dont le point d’orgue a été l’assassinat de la demoiselle Binta CAMARA à Tambacounda. Votre décision, bien qu’appréciée à l’époque, avait fait l’objet de critiques par rapport à la date retenue. En effet, le mois d’aout paraissait aux yeux de beaucoup de vos compatriotes comme très éloigné par rapport au besoin pressant de réponses immédiates et de parades d’urgence. Que constate-t-on pour l’heure, une véritable désinvolture de la part de l’Etat ; point de conseil présidentiel sur la sécurité des personnes et des biens. Au contraire, nos gouvernants, à commencer par vous-même, n’avaient d’autres préoccupations que de s’offrir des vacances au frais du contribuable. Par un tel comportement, vous donnez la preuve manifeste que la sécurité des personnes et des biens ne constitue pas pour vous une préoccupation majeure. C’est désolant de votre part.

Monsieur le Président de la république, je n’ai eu de cesse de le seriner, vous n’avez pas une vision claire en matière de sécurité intérieure ; votre politique dans ce domaine bien précis est faite de tâtonnements et d’approximations. Il n’y a que des politiques sécuritaires sectorielles dont la juxtaposition ne permet ni une cohérence d’ensemble ni une cohésion dans leurs déroulements. Votre passage au ministère de l’Intérieur ne vous aura servi à pas grand ’chose. Ce manquement à la parole donnée relativement à la tenue d’un conseil présidentiel sur la sécurité des personnes et des biens est d’une extrême gravité qui aurait dû susciter une très forte indignation des populations qui, malheureusement, font toujours montre d’une inquiétante et inexplicable apathie devant les graves forfaitures de nos autorités. Une promesse non tenue, un engagement non respecté qui contribuent à davantage mettre en cause la crédibilité de votre parole réputée volatile, versatile et instable.

Monsieur le Président de la république, à peine avez-vous défait vos lourdes valises dans une suite présidentielle ou royale à Biarritz qu’une horde de délinquants a semé la terreur dans la capitale en arrachant les sacs des femmes, en brisant les vitres des véhicules et en s’emparant de tous les objets à leur portée, instaurant ainsi la panique et la désarroi au sein des populations. C’était peut-être leur façon à eux de vous narguer et de vous rappeler vos devoirs d’assurer la sécurité des personnes et des biens. Au même moment dans le domaine de la sécurité civile, c’est une série de noyades dans nos mers, de morts causées par les inondations et de décès par électrocution, avec en prime des effondrements de maisons à travers tout le territoire national. Excellence, au nom des exigences morales et des impératifs républicains que vous imposent vos éminentes fonctions et vos lourdes responsabilités publiques, prêtez davantage attention au sort de votre peuple, ce brave peuple qui vous aura tout donné pour que lui assuriez un minimum de vie décente.

Monsieur le Président de la république, votre magistère a été caractérisé et l’est jusqu’au moment j’écris ces lignes, par des promesses non tenues, des engagements non respectés, des reniements spectaculaires, des renoncements éhontés, des abjurations publiques et des mensonges d’Etat.
-le « yonu yokuté » est devenu le PSE conçu par des étrangers à coups de milliards ;
-de 25 ministres promis on se retrouve avec plus de 50 ;
-promesse de ne protéger personne, alors que des dizaines de délinquants économiques et financiers sont sous votre aile protectrice ;
-aveu d’avoir mis le coude sur plusieurs dossiers ;
-violation de l’engagement de ne jamais faire bénéficier à votre jeune frère d’une nomination par décret ;
-promesse oubliée de supprimer l’article 80 ;
-promotion et valorisation de la transhumance jadis abhorrée ;
-« la patrie avant le parti » devenu « la fratrie avant le parti et le parti avant la patrie » ;
-etc…

Tout récemment, d’après les informations parues dans la presse, vous seriez revenu sur vos engagements concernant le stade Assane Diouf. Décidément vous êtes en perpétuel conflit avec la parole donnée.

Monsieur le Président de la république, revenant sur le cas de mon ami Khalifa SALL, je puis vous dire qu’il n’acceptera aucune condition humiliante, dégradante ou attentatoire à sa dignité pour sortir de prison ; aucun chantage ne le fera plier. Khalifa SALL est moralement, psychologiquement et physiquement prêt à purger l’intégralité de sa peine, il faut vous le tenir pour dit une bonne fois et définitivement. Avec tout le respect que je vous dois et pour autant que je puisse me le permettre, je vous conseille sérieusement de ne pas être imbu de votre personne ni d’en être infatué au point d’écarter toute éventualité de vous retrouver un jour à Rebeuss, « Kasso diomboul ken ».  Vous n’êtes ni d’une meilleure extraction sociale ni d’une meilleure naissance que Khalifa Sall qui s’y trouve présentement. Comment pouvez-vous être à l’aise et insensible devant la détresse humainement insupportable, la souffrance ineffable et incommensurable d’une vielle femme de plus de 90 ans ? Une vielle femme qui se trouve être la mère d’un homme qui a très largement contribué, par maints sacrifices, à votre élection à la tête du pays, ce que vous avez reconnu en le remerciant chaleureusement et publiquement.

Monsieur le Président de la république, l’opinion que j’ai de vous correspond parfaitement au profil que Souleymane Jules DIOP a dressé de vous en ces termes « Macky Sall est un homme faible, incompétent, incapable, sans caractère et sans épaisseur intellectuelle. Ses capacités ne l’autorisent pas à prétendre plus que la direction d’un GIE. Voter Macky c’est élire Marième Faye » ; tels sont les propos de Jules Diop qui, de manière incompréhensible, bénéficie de promotions régulières. Méfiez-vous des flatteurs, des courtisans et autres affidés qui vous font croire que vous seriez la projection orthogonale de Dieu sur terre ; ils vous mentent et vous conduisent à votre perte. Personnellement je vous trouve d’une très grande médiocrité dans la gestion des affaires publiques et vous considère comme un contre modèle dans votre propension à toujours faire fi des principes moraux, des règles éthiques et des valeurs telles que la vérité, l’équité, l’égalité et la justice. Concernant la justice, il me plait de reprendre ces mots d’Alassane Kitane « La justice est certes le bouclier principal contre l’aliénation politique et l’arbitraire mais elle est également le glaive sournois par lequel le prince corrompu exécute son peuple ». On n’est pas loin d’une telle situation à Ndoumbélane.

Monsieur le Président de la république, en réalité Khalifa SALL est un homme libre et serein parce qu’absolument convaincu de son innocence et parfaitement quitte avec sa conscience, c’est vous qui êtes dans la prison de votre mauvaise conscience malgré l’illusion d’une fausse liberté que vous procurent vos nombreuses et interminables pérégrinations à travers le monde. Khalifa Ababacar SALL sortira de Rebeuss quand Allah Le Tout-Puissant, Maitre de l’univers et de nos fragiles destins d’êtres insignifiants et parfaitement ignorants, en Décidera.

Mes pensées vont aux compagnons d’infortune de Khalifa SALL, je veux nommer Mbaye TOURE et Yaya BODIAN. Qu’Allah leur toujours donner la force et la foi nécessaires pour résister à la méchanceté, à la haine et à l’hypocrisie des hommes.

Le pouvoir au peuple, les servitudes aux gouvernants.

* Commissaire divisionnaire de police de classe exceptionnelle à la retraite.

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