Risque de révocation à la mairie de Dakar en cas de condamnation: Barth’ et Khalifa, même destin 

Barthélemy Dias marche sur les pas de son mentor, Khalifa Sall. En cas de condamnation en appel le 18 mai prochain, le maire de Dakar risque la révocation. Comme ce fut le cas pour Khalifa Sall, le 31 août 2018 dans le cadre du dossier de la caisse d’avance de la ville de Dakar. 
« Quelle que soit votre décision, je resterai maire de Dakar »! Cette déclaration va-t-en-guerre (devant la barre) du nouveau maire, Barthélemy Dias, qui vient juste de prendre ses quartiers à l’hôtel de ville de Dakar, cache mal une crainte. Celle de devoir débarrasser le plancher, remballer ses bagages aussitôt après les avoir installés. 

Son mandat de maire est désormais suspendu à la décision du juge mais aussi aux « désirs et volontés » d’un président de la République résolument engagé à « réduire l’opposition à sa plus simple expression ». 
Si la cour d’appel suit le sévère réquisitoire du parquet général lequel a requis 5 ans de prison ferme dans ce procès en appel (alors que la condamnation en première instance était de 2 ans dont 6 mois ferme), le poulain de Khalifa Sall qui vient à peine de laver l’affront de son mentor en battant à plate couture le candidat de la majorité présidentielle (Abdoulaye Diouf Sarr), risque un scénario « Khaf’-bis ». Et les paris sont déjà ouverts quant à l’imminence d’un tel scénario! 
Une chose demeure pour le moins certaine, c’est que pour rien au monde le pouvoir qui caresse depuis 2012 le rêve de s’emparer, qu’importe le prix, de la ville de Dakar -cette forteresse jusqu’ici imprenable-, ne cracherait sur une pareille opportunité. Quoi qu’il en coûte!
Barthélemy Dias et Cie sont déjà avertis. Un autre « putsch » est d’ores et déjà en gestation, peaufiné dans les lugubres officines du palais. La mouvance présidentielle n’envisage guère rester sur un échec après que la première tentative perpétrée avec la révocation de Khalifa Sall et le démantèlement souterrain avortée (débauchage de Moussa Sy et Banda Diop) de Taxawu Dakar ont fait pschitt. 
Revers électoral, revanche judiciaire 
L’acte 2 de l’opération « récupération de la capitale » est déjà mis en branle. Et comme Khalifa Sall, révoqué par décret présidentiel le 31 août 2018, au lendemain de sa condamnation en appel dans l’affaire dite de la caisse d’avance de la ville de Dakar, Barthélemy Dias subira, à coup sûr, le même sort en cas de condamnation, le 18 mai prochain. 
Barth’, conscient des soubassements politiciens de cette action politico-judiciaire, a bien saisi les enjeux. Car, en politique comme à la guerre, aucune parcelle de pouvoir n’est laissée à « l’ennemi ». Et il sait sans doute que tout comme Khalifa, révoqué le 31 août 2018 moins de 24 heures après sa condamnation en appel (le 30 août 2018), avant même que sa condamnation ne soit définitive puisque la défense avait introduit un rabat d’arrêt, il ( Barth) passera sans ménagement à la guillotine. 
Barth’, l’autre agneau du sacrifice
Il sait également que des tractations souterraines, comme ce fut le cas en 2018, seront orchestrées par le pouvoir au sein du conseil municipal pour s’emparer du fauteuil de maire de Dakar qu’ils (l’Apr et ses alliés) n’arrivent toujours pas à décrocher démocratiquement dans les urnes. 
Depuis 2013, Mbaye Ndiaye avait déjà donné le ton en dévoilant le projet politique du pouvoir pour la ville de Dakar. « Si Khalifa Sall veut rester maire de Dakar, qu’il vienne nous rejoindre (Apr) », avait déclaré le ministre d’Etat. La suite est connue: après un revers aux urnes, le pouvoir prend sa revanche au tribunal puis au conseil municipal. 
Le même schéma politique est en passe d’être réédité. Et cette fois-ci, c’est Barthélemy Dias qui risque d’être l’agneau du sacrifice.

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