Procès du journaliste de la 7Tv : Déshabillé et torturé par les gendarmes, Pape Malick Thiam bénéficie d’une dispense de peine

Le journaliste de la 7Tv qui a eu maille à partir avec un gendarme, a été jugé ce mercredi 20 avril, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Pape Malick Thiam, âgé de 29 ans, est poursuivi pour outrage à agent de la force publique dans l’exercice de ses fonctions et délit de rébellion. Après son jugement, il a bénéficié d’une dispense de peine. Ce qui veut dire qu’il peut rentrer tranquillement chez lui, renseigne Dakaractu.
 
Les faits remontent au 14 avril 2022, lors de la confrontation de témoins, dans le cadre de l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko. Venu couvrir l’événement, Pape Malick Thiam a été arrêté au tribunal de Dakar, suite à une altercation avec un gendarme. Il est resté en garde à vue 24 heures, avant d’être remis en liberté provisoire. 
 
Accusé du délit d’outrage à agent, le journaliste de la 7Tv a fait face au juge, ce mercredi 20 avril 2022, pour répondre des faits d’outrage à agent de la force publique dans l’exercice de ses fonctions et délit de rébellion. 
 
À la barre, le prévenu a nié les faits qui lui sont reprochés. « Ce jour-là, j’étais dans l’exercice de mes fonctions. Je suis entré dans le couloir du juge du deuxième cabinet pour rencontrer l’avocat, afin de m’enquérir de la situation des auditions. Le gendarme m’a interpellé avant de prendre mon téléphone. Je lui ai fait savoir qu’il n’avait pas le droit de prendre mon téléphone. Il a supprimé toutes mes photos, avant de me donner des coups qui m’ont mis Ko. 
 
Par la suite, je me suis réveillé dans le bureau des gendarmes. Il m’a déshabillé. Il y avait d’autres journalistes dans le couloir », se défend-il.
 
Le parquet lui a alors rappelé la déclaration du gendarme, à l’enquête préliminaire : « Lorsque le gendarme vous a dit de sortir, vous vous êtes farouchement opposé et vous avez sorti votre portable. » 
 
« Non ! Cela ne s’est pas passé ainsi. Je me suis réveillé dans un bureau et déshabillé. Je regrette l’incident et c’est la première fois que cela m’arrive », répond le journaliste.
 
La représentante du ministère public, qui n’a pas manqué l’occasion de faire une leçon de morale au journaliste, lui signifie : « Ce jour-là, vous avez franchi un pas de plus. Vous faites votre travail et eux aussi. Et il agit pour votre sécurité et celle de tous les Sénégalais. Il faut les respecter ! »
 
Invité à faire son réquisitoire, le parquet a requis une application de la loi, après avoir souligné la constance des faits.
 
Lors de sa plaidoirie, Me Soumaré estime que l’accès au tribunal est libre, avant de demander de renvoyer son client des fins de la poursuite sans peine ni dépens et cela ne serait que justice. « Si vous devez retenir sa culpabilité, dispensez-le de peine », a plaidé la robe noire. 
 
Quant à Me Khadim Kébé, la constance des faits n’a pas été rapportée par le parquet. Selon lui, si la représentante du parquet n’a pas rapporté la preuve, c’est tout simplement parce que l’infraction n’est pas constituée.
 
 « Le procès-verbal ne sert qu’à titre de simple renseignement et c’est la partie civile même qui a rédigé le procès-verbal. Si vous prenez en compte ses considérations, il n’y a plus rien dans le dossier », dit-il. C’est la raison pour laquelle, Me Kébé demande de renvoyer le mis en cause des fins de la poursuite. Pour sa part, Me Ousseynou Ngom a sollicité la clémence du tribunal. 
 
Finalement, le juge, après avoir délibéré, a déclaré le prévenu coupable, avant de lui accorder une dispense de peine. 
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